En ces temps de crise, les jobs ne vont pas tomber du ciel. Solliciter ses anciens contacts amicaux ou professionnels est indispensable. Et n’attendez pas d’être licencié pour enrichir votre carnet d’adresse.
C’est le grigri des coachs et autres consultants en outplacement. Dès qu’un cadre licencié franchit la porte de ces experts en «repositionnement professionnel», il est sûr d’entendre le conseil suivant : «Pour retrouver un job, faites jouer vos relations.»
Cette recommandation, Dominique Senars l’a lui aussi entendue récemment dans la bouche de son conseiller Apec. Directeur d’exploitation dans une société de BTP, cet ingénieur de 47 ans s’est trouvé désemparé quand il a été viré, il y a huit mois : «Lorsque vous ¬répondez à une annonce, c’est tout juste si vous avez un retour. Quant à envoyer une candidature spontanée, autant lancer une bouteille à la mer.» Alors va pour le réseau. Encore faut-il en posséder un. «Je ne suis pas du genre à présenter mes vœux à la terre entière au Nouvel An ni à distribuer ma carte de visite dans les cocktails, explique Dominique. J’aurais peut-être dû.»
Si cela peut le consoler, il n’est pas le seul dans son cas. «Bien des cadres ne cultivent pas leurs relations professionnelles», note Hervé Bommelaer, directeur du cabinet -pécialisé L’Espace Dirigeants. Parce qu’ils sont discrets de tempérament, estiment que cela ne sert à rien ou n’ont tout simplement pas le temps. «J’ai eu la tête dans le guidon pendant seize ans pour tenir mes objectifs, raconte Marc Vernier, ancien directeur informatique dans la pharmacie. Alors le soir et le week-end, je n’allais pas en plus consacrer du temps à fignoler mon carnet d’adresses, d’autant que je n’imaginais pas l’accident professionnel.» Seulement, quand ce dernier arrive, on se sent vite bien seul. Selon l’Apec, un cadre confirmé sur deux a retrouvé un job grâce à ses relations.
Heureusement, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.
Certes, les plus timides devront surmonter un obstacle : solliciter un coup de main n’a rien d’évident. «J’avais honte d’avouer à d’anciens collègues que je cherchais du boulot», admet Christophe Leteau, ancien directeur de développement chez un opérateur téléphonique. «Franchement, vous me voyez appeler un ami que je n’ai pas vu depuis dix ans et lui dire : “Salut, je suis sans emploi, qu’est-ce que tu deviens ?”», soutient Olivier Barson, ancien directeur commercial d’une société spécialisée en défiscalisation. Pour Edouard Crépy, animateur de réseau commercial dans l’assurance, c’est plus le regard de l’autre qui est difficile à supporter : «Peut-être que mon interlocuteur s’imagine dans ma situation et cela le met mal à l’aise.»
Pas de quoi faire un complexe, pourtant : «D’abord, dites-vous que, avec la crise, se retrouver au chômage quand on est cadre n’a rien d’exceptionnel», rassure la coach Isabelle d’Humières. Ensuite, sachez retourner la situation en votre faveur. Dominique Senars a son astuce : «Je dis aux gens pas revus depuis longtemps que je n’aurais pas dû attendre d’être en difficulté pour les appeler, explique-t-il. Cela entraîne souvent comme réponse : “Mais non, penses-tu, tu as bien fait…”» Si vraiment vous n’y arrivez pas, fixez-vous un objectif à court terme, comme l’exigent les ¬cabinets d’outplacement de leurs candidats : «Un lundi, mon conseiller m’a donné deux jours pour décrocher un rendez-vous professionnel avec n’importe qui issu de mon carnet d’adresses, raconte Cyril Lacombe, un cadre marketing dans la région bordelaise. Cela décoince.»
Cette étape franchie, place au réseautage proprement dit. Un réflexe naturel est de -commencer par la famille et les intimes. «Mais, comme ils travaillent rarement dans le même secteur que vous, leur aide sera limitée», juge Hervé Bommelaer. Sauf pour vous entraîner. «Mieux vaut roder son discours devant un copain, conseille Olivier Barson. Cela permet de se rassurer.» Dès que vous avez pris confiance en vous, commencez par les collègues que vous venez de quitter et avec lesquels vous avez gardé de bons contacts. Sachant ce qui vous est arrivé, ils ne refuseront pas de vous voir lors d’un déjeuner ou pour un café, si possible loin du bureau…
Source: capital
http://www.capital.fr/carriere-management/actualites/votre-reseau-professionnel-est-en-sommeil-reactivez-le-694981
Lun 6 Fév - 9:56 Edouard1